RDC : Les avantages stratégiques de la production de la quinine en RDC au cœur des échanges entre le Premier Ministre Sama Lukonde et le Directeur général de Pharmaquina
Le directeur général de Pharmaquina, Étienne Erny, a expliqué au Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde, les avantages stratégiques de la production de la quinine en RDC, au cours d’une audience qu’il lui a accordée samedi, dans son cabinet
Ce dernier s’est réjouit de l’occasion qui lui a été donnée d’expliquer au Premier ministre, la valeur que le secteur agricole congolais tire de la culture du quinquina, arbre dont les écorces servent à la fabrication de la quinine en ce moment où le narratif officiel est de fonder son économie sur la revanche du sol sur le sous-sol.
« Aujourd’hui, l’occasion m’a été donnée de présenter au Premier ministre la partie stratégique de la quinine, des écorces du quinquina, de sa culture, et de montrer que la RDC détient 80 % du potentiel mondial de la culture du quinquina. Ce qui valorise davantage le secteur agronomique par rapport à d’autres secteurs, notamment minier dont on détient aussi un grand patrimoine », a-t-il déclaré.
Le directeur général de Pharmaquina estime nécessaire que l’industrie locale bénéficie d’une certaine protection pour parvenir à transformer localement le quinquina en vue de lui donner une valeur ajoutée qui, pour le moment, bénéficie à l’étranger.
« Pour la quinine, je pense que c’était nécessaire de présenter cette partie stratégique, ce potentiel que nous avons. Nous, en tant que transformateurs de ce produit dans le pays comme industrie locale, nous voudrions que nous puissions générer des capacités supplémentaires et avoir certaines protections à ce sujet pour générer plus de valeur ajoutée qui, pour l’instant, est plus générée à l’étranger que dans le pays », a-t-il regretté
Étienne Erny à souligné que son entreprise a suffisamment fait du chemin dans la lutte contre le paludisme en RDC avec son produit, la quinine depuis 1960. Il a promis de continuer à être un bon partenaire de la République dans l’avenir s’il venait à bénéficier de l’appui sollicité.
« C’est un produit naturel. C’est une culture d’un arbre de quinquina, qui pousse pendant plus de 7 ans et qui génère une écorce. Dans cette écorce, il y a une teneur en quinine naturelle, qui peut être raffinée, industrialisée, transformée en sève de la quinine pour le marché et pour le traitement du paludisme. Ce produit n’a pas encore de résistance, principalement pour le traitement de la malaria », a affirmé ce dernier.
« Notre réel problème, c’est de disposer davantage de quotas de matières premières qui sont actuellement exportées vers l’étranger et qui vont sur le marché de l’exportation à des coûts moins importants, à des prix domping. Nous, nous perdons toute cette partie, alors que nous pourrions l’exporter. Le prix d’1 kg de quinine sous forme de matières premières est naturellement beaucoup moins important que sous forme de produit fini ou semi-fini. On a une certaine capacité. On ne veut pas prétendre vouloir avoir le monopole. Loin de là. Nous investissons dans le pays comme chacun est libre de le faire dans ce domaine-là. Nous avons une certaine capacité installée. On peut davantage installer plus de capacités. Mais il nous faut des appuis », a-t-il plaidé.
« Notre société, Pharmaquina, existe depuis 6 décennies, depuis 1960. Nous comptons encore rester très longtemps. Nous voudrions dire aux Congolais que nous sommes là, que nous fabriquons un produit de qualité. La population congolaise connaît très bien notre produit, la quinine, même si elle est un peu amère. La population préfère que la quinine soit amère pour être sûre que ce soit la vraie et bonne quinine de Pharmaquina », a-t-il conclu.
Clara Mwika/ Oeildupeuple.com
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