RDC: Une lettre confidentielle de Delphin Kahimbi dénonce Vincent Karega comme un « homme dangereux » qui pourrait organiser des assassinats ciblés contre opposants rwandais en RDC.
Une lettre du 02 septembre 2019 signée par le Général Major Delphin Kahimbi, de son vivant, sous chef d’état-major en charge des Renseignements, avait prévenu les autorités congolaises qu’il ne serait pas de bon augure d’accepter la nomination de Vincent Karega comme ambassadeur du Rwanda en RDC.
« Bien plus, son accréditation dans notre pays, après avoir été chassé par l’Afrique du Sud, serait perçue par Pretoria comme un acte inamical vis-à-vis d’un État avec lequel la RDC entretient des bonnes relations dans le cadre de la SADC », dit-il dans cette correspondance.
Il y affirmait que Vincent Karega avait été déclaré persona non grata en Afrique du Sud en 2014, pendant qu’il occupait le même poste d’ambassadeur.
Opérant en réseaux avec Didier Lutembisa, Directeur général du Service d’Immigration du Rwanda, et Claude Nkobisanswe, ambassadeur rwandais au Mozambique, Karega était impliqué dans plusieurs dossiers d’assassinat des opposants réfugiés à l’extérieur, dont l’ancien chef des renseignements rwandais, Karegeya.
Il est aussi réputé dans le noyautage et l’infiltration des services et des autorités classifiées.
Ayant vécu en RDC pendant de nombreuses années et formé à l’Université de Lubumbashi en économie, cet homme dangereux pourrait avoir un accès facile à toutes les couches de la population congolaise grâce, notamment, à sa maîtrise des langues vernaculaires congolaises.
Très expérimenté dans les activités clandestines, la présence de Karega serait une menace et un danger pour la démocratie congolaise dans la mesure où l’intéressé pourrait commanditer des assassinats ciblés contre d’éventuels opposants rwandais en RDC.
Vincent Karega avait, sur son compte Twitter, déclaré que « parler de plus de 1000 morts à Kasika alors qu’on ne cite que deux noms, n’est qu’une propagande « .
Il avait ainsi réagi au tweet d’un Congolais qui rappelait le massacre du 24 août 1998, où des milliers de civils congolais, dans le territoire de Kasika au Sud-Kivu, avaient été tués par des troupes venues de Kigali, d’après le rapport Mapping des experts de l’ONU.
Ce tweet, qualifié de négationniste, a suscité plusieurs réactions et des manifestations des associations et mouvements citoyens appelant à l’expulsion de l’ambassadeur du Rwanda en RDC.
Par politico.cd
Rédaction.
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