A l'occasion de la journée nationale du poisson célébrée ce mercredi 24 juin 2020, en République Démocratique du Congo, la Fédération des Comités des Pêcheurs Individuels du Lac Édouard (FECOPEILE), dénonce la persistance de l'insécurité lacustre sur ledit lac, perpétrée par des groupes armés Maï-Maï, causant d'énormes pertes en terme de production des poissons.

D'après la FECOPEILE, il est « inacceptable » que la RDC continue à importer du poisson alors que le lac Édouard est capable de produire plus de 16.000 tonnes de poissons par an. Et avoir de quoi satisfaire les besoins de toute la sous-région, si l'insécurité causée par les Maï-Maï est éradiquée.

« À l'époque il était facile pour une seule pirogue de venir avec plus de 1.000 poissons (tilapia, ndlr), mais avec la présence des Maï-Maï, des FDLR et autres groupes armés qui cherchent à soutenir la pêche illicite pour gagner plus, ils ont tout bousillé et il y a 4 mois un pêcheur était incapable de capturer même 20 poissons. Si on assainit le lac, et si on protège les pêcheurs nous sommes sûrs et certains que nous pouvons aller au delà de 16.000 tonnes par an, et là on aura fini avec les importations des poissons », a déclaré Josué Mukura, secrétaire général de la FECOPEILE.

Tenant compte de cette insécurité, la FECOPEILE recommande au gouvernement provincial du Nord-Kivu de soutenir la traque des groupes armés Maï-Maï, au commandement de l'armée d'intensifier les opérations militaires pour éradiquer complètement ces groupes armés.

Depuis près d'une décennie, les pêcheurs congolais du lac Édouard travaillent en étant exposés aux tortures et pillage de leurs matériels de travail, perpétrés par la marine ougandaise d'un côté et par les Maï-Maï de l'autre côté. Plus de 70 pêcheurs congolais ont arrêtés et détenus en Ouganda pour violation des limites lacustres ont été libérés par grâce présidentielle et regagné la RDC, via la cité de Kasindi à Beni le 10 juin dernier.

Kembo