Afrique : Situation de la pandémie de Coronavirus en Afrique ce dimanche 21 juin 2020.
L’Afrique comptait ce dimanche 21 juin 298 370 cas confirmés de coronavirus. Le Covid-19 a déjà coûté la vie à 7 944 personnes sur le continent, selon le Centre africain de prévention et de contrôle des maladies. Les pays les plus touchés par la pandémie sont l'Afrique du Sud (92 681 cas), l’Égypte (53 758), le Nigeria (19 808), le Ghana (13 717), l'Algérie (11 631), le Cameroun (11 610) et le Maroc (9 957).
Forte hausse des cas au Bénin
Au 25 mai, les graphiques présentaient une courbe presque plate et étirée sur plusieurs semaines. Le Bénin est resté longtemps autour de 200 cas avec 3 décès. Mais 15 jours plus tard, le pays franchit la barre des 400 malades et le nombre de morts passe à 5. Les statistiques du 20 juin donnent 765 cas et 13 décès, des chiffres qui ont presque doublé ou triplé.
Les centres de traitement se remplissent et, de bonnes sources, on signale des cas graves. Près de 500 malades sont sous traitement. Trois départements du sud du pays dont Cotonou sont les plus touchés. Selon le ministre de la Santé, parmi les décès, les sujets ayant des antécédents de diabète, d’hypertension artérielle, de drépanocytose sont les plus nombreux.
Certaines sources sanitaires et politiques expliquent cette flambée soudaine par le dépistage massif en cours et un relâchement dans le respect des mesures anti-Covid. La sensibilisation a repris de plus belle et la police mène des opérations de contrôle du port obligatoire du masque et du respect de la distanciation sociale dans les bus de transport de personnes.
État d'urgence sanitaire prolongé pour 15 jours en République démocratique du Congo
Le Parlement congolais a voté, samedi 20 juin, pour la cinquième fois cette mesure prise pour faire face à la pandémie de Covid-19. C'est, « je pense, pour la dernière fois » s'est avancé le député Henri Thomas Lokondo auprès de l'AFP. Le président Tshisekedi avait déclaré l'état d'urgence le 24 mars dernier.
Par ailleurs, le gouvernement a demandé aux entreprises minières des provinces du Lualaba et du Haut-Katanga de déconfiner leurs employés, forcés, pour certains, de rester sur site sans pouvoir rentrer chez eux. Des organisations non-gouvernementales (ONG) avaient dénoncé cette situation dans une lettre. Et des travailleurs des entreprises comme TFM ou CDM avaient élevé la voix à travers des mouvements de grève. Selon un agent de TFM, cette longue absence des foyers a provoqué, pour certains, des divorces, pour d'autres un changement de comportement chez les enfants.
À la suite du dernier conseil des ministres, le titulaire du portefeuille des Mines annonce la descente, dans les tous prochains jours, d'une délégation gouvernementale dans les provinces du Haut-Katanga et du Lualaba pour régler, ensemble avec les employeurs, la question du déconfinement. Pour Willy Kitobo, le déconfinement est une chose acquise. D'ici 10 jours, personne ne pourra plus rester sur le site d'exploitation au-delà d'une semaine, selon le ministre. Certains sites miniers ont déjà accédé à cette demande. La RDC compte 5 826 cas confirmés de Covid-19 dont 130 décès et 841 guérisons.
La situation est particulièrement alarmante dans le Sud-Kivu, qui est passée de 4 à 193 cas confirmés en l’espace d’un mois. Le personnel soignant se plaint des mauvaises conditions de travail alors qu’ils sont en première ligne dans la lutte contre cette pandémie.
Nous sommes des oubliés dans cette lutte. C’est nous qui sommes en première ligne. Pour aujourd’hui la dernière revue qu’on a eue mentionne 193 cas des malades à coronavirus parmi lesquels on a 18% des personnels soignants. Il y a 2 semaines nous étions à 43%. Pas moins que 2 semaines nous avons perdu 5 médecins, imaginez-vous 5 médecins! c’est énorme! Cela suppose qu’il n’y a aucune protection. Nous pensions que les gens qui sont en première ligne contre le coronavirus devraient être les premiers à être protégés.
Le cri d’alarme du personnel soignant du Sud-Kivu face à l’augmentation rapide des cas
Les gérants des boîtes de nuit appellent à l'aide en Côte d'Ivoire
Depuis le 16 mars, les bars et boîtes de nuit ont été fermés pour raison sanitaire et n’ont pas rouvert depuis. Les patrons des établissements de nuit espèrent pouvoir rouvrir à la fin de ce mois, mais les dégâts sont déjà énormes pour un secteur de la nuit qui fait la réputation de la capitale économique ivoirienne et qui emploie 500.000 personnes en Côte d'Ivoire. Les patrons d’établissements de nuit lance un SOS à l’endroit du gvt. Fermés depuis le 16 mars leurs établissements accumulent les dettes et attendent des aides de l’Etat.
Don Kamet, propriétaire du « Happy Lounge », secrétaire général du MOPEN (le mouvement des propriétaires d’établissements de nuit), ne conteste pas la légitimité de la fermeture, mais demande un accompagnement. « On demande l’annulation des factures d’énergie, eau et électricité sur toute la période de la crise, l’annulation des taxes, la mise en place d’un moratoire avec les propriétaires des locaux de sorte qu’on puisse pas éjecter les gérants d’établissement. La contribution financière de l’Etat et en cas de reprise, la mise en place urgente d’un fond de relance de l’activité sous forme de prêt à taux zéro. »
Face à la pandémie qui ne retombe pas en Côte d’ivoire, les patrons de boites et de bars sont prêts à s’adapter et ont fait une série de propositions rassemblées dans un livre blanc remis il y a 10 jours au gouvernement. Il y a urgence non seulement pour ces établissements mais pour tous les emplois indirects et annexes qu’ils créent explique Souleymane Koné propriétaire de « l’espace Acoustic ». « Nous avons dit que nous étions prêts à nous ériger en sensisibilisateurs, à réduire le nombre de personnes par salon, à demander aux clients de ne pas danser sur les pistes. Pour le moment, ils sont prêts à consentir à ce sacrifice-là. »
Pour l’instant la fermeture est actée jusqu’au 30 juin et ces propriétaires espèrent vivement qu’elle ne dure pas plus longtemps. Dimanche, la Côte d'Ivoire a enregistré 216 nouvelles infections au coronavirus. Ce qui porte le total des cas confirmés à 7492, dont 3068 guéris et 54 décès.
Hôtels et restaurants se préparent à la réouverture au Gabon
Les hôtels et restaurants sont fermés depuis 3 mois et demi à cause du coronavirus. Se sentant asphyxiés, les acteurs du secteur ont saisi le gouvernement. En fin de semaine dernière, le Premier ministre a annoncé la réouverture des hôtels et des restaurants pour relancer le tourisme à condition de respecter les règles de distanciation sociale pour protéger les clients et le personnel du Covid-19. Même si la date de la reprise des activités n’est pas encore connue, les opérateurs ont déjà lancé les préparatifs.
Depuis l’annonce du Premier ministre, Jean-Claude Ngoma, patron du Pélisson, légendaire salon de thé construit par les colons français en 1936 a engagé des grands travaux pour préparer la reprise des activités. Il est conscient que les clients ne viendront pas en courant dès le premier jour. « C’est dur, la réouverture ne signifie pas que tout est terminé pour nous. Nous avons été fermés pendant 4 mois, 4 mois de chiffres d’affaires de perdus ! C’est pour ça qu’il est important que l’Etat trouve un moyen de permettre aux entreprises de rentrer en possession de moyens financiers. »
Assis devant son bar fermé au PK6, Guy Tsoumou suggère au Gouvernement d’ordonner la réouverture de tous les petits commerces. « Cela fait trois mois que je souffre. Mon souhait c’est qu’il faudrait qu’on rouvre tout, les restaurants, les bars, les hôtels, les môtels. »
Les frontières du Gabon étant fermées la reprise envisagée permettra de développer le tourisme intérieur précise Guy Mbina, Directeur général de l’Agatour, agence de développement du tourisme. « Si on avait l’haitude d’aller à Rome, Paris, New York, c’est maintenant l’occasion de dire : je m’en vais à Loango, à la Lopé. Donc tournons-nous vers le Gabon, c’est un pays magnifique. » Un cahier des charges tenant compte du Covid-19 est en cours d’élaboration. Les opérateurs doivent encore s’armer de patience.
Le Maroc annonce une nouvelle phase de déconfinement malgré des foyers localisés
Les cafés, restaurants et salles de sport pourront rouvrir jeudi 25 juin. Le tourisme intérieur va aussi pouvoir redémarrer : les hôtels, les galeries commerciales ou encore les hammams pourront accueillir des clients mais resteront limités à 50% de leur capacité totale. Les déplacements entre les villes vont pouvoir reprendre, les transports routier, ferroviaire et aérien (uniquement pour les vols domestiques) étant à nouveau autorisés à compter de jeudi prochain.
Alors que l'été est désormais installé, les plages seront de nouveau accessibles au public, avec toutefois l'« obligation de respecter la distanciation physique ». Tous les commerces pourront désormais rester ouverts après 20 heures.
Selon les autorités marocaines, cette nouvelle phase du « plan d'allègement du confinement », tient compte de « l'évolution de la situation épidémiologique » et des « exigences d'un retour progressif à la vie normale ». Le Maroc, pays de 35 millions d'habitants, apparaît relativement épargné par la pandémie avec 9 957 contaminations au total, dont 213 décès et 8 249 guérisons officiellement recensés.
Cet assouplissement ne concerne cependant pas une demi-douzaine de villes, qui restent soumises à des restrictions. Quelques communes rurales situées à l'ouest du pays sont par ailleurs placées en quarantaine depuis l'apparition vendredi de foyers épidémiologiques dans des usines de conditionnement de fruits rouges, au nord-est de la ville de Kénitra. Le royaume y a érigé un hôpital de campagne, dimanche 21 juin, destiné à accueillir les quelques 700 personnes testées positives au Covid-19.
Au Tchad, les cinéclubs demandent leur réouverture
Depuis dimanche, le transport interurbain suspendu depuis plusieurs semaines a été autorisé à reprendre ses activités. Dans cette vague, les détenteurs de ciné-clubs où sont projetés les films et les matchs de grands championnats demandent eux aussi à reprendre leurs activités, durement éprouvés par trois mois sans activité.
Pour entretenir sa famille, Madame Nelem Sylvie, une veuve mère de quatre enfants habitant le 3e arrondissement de Ndjaména, diffuse des films et des matchs de football dans un cinéclub qu’elle a ouvert depuis quelques années. A cause des mesures barrières imposées pour faire face à la propagation du virus, l’entreprise a dû fermer boutique et le quotidien de sa famille est devenu très difficile. « Mes revenus du ciné couvrent tout. Depuis le mois de mars, on a fermé le ciné, les revenus et les bénéfices, on a tout dilapidé… »
Comme cette dame, ce sont des centaine d’entrepreneurs de cinéclubs mais aussi des bars et restaurants qui ont épuisé leurs économies, subissent la pression des créanciers. Face à cette situation, ils appellent l’Etat à l’aide. Malloum Goudja Sintal, secrétaire général de l’Union des détenteurs de cinéclubs. « Nous demandons d’alléger les souffrances des milliers de membres des cinéclubs du Tchad avec la réouverture des cinés sous réserve du respect strict des mesures barrière et sous le contrôle des autorités communales et sécuritaires. Nous demandons également au ministère d’appuyer les PME, en particulier les détenteurs des cinéclubs, pour sauver ce qu’il y a à sauver. »
Le gouvernement a annoncé comme premières mesures liées à la pandémie du coronavirus que les petites et moyennes entreprises ne paieront que la moitié de l’impôt dû pour cette année.
• Près de 5 000 nouveaux cas en 24 heures en Afrique du Sud
Le pays le plus touché du continent, qui teste massivement sa population, compte désormais plus de 92 500 cas de Covid-19 dont plus de la moitié dans la seule province du Cap Occidental, et notamment sa capitale, Cape Town. 20% des cas sont recensés dans la province du Gauteng, où se situent Johannesburg et Pretoria, la capitale administrative. Malgré les hausses quotidiennes du nombre de cas, le président Cyril Ramaphosa a annoncé dans la semaine de nouvelles mesures d'assouplissement des règles anti-coronavirus. Casinos, salons de beauté et restaurants en salle sont parmi les derniers commerces autorisés à rouvrir.
En Afrique du sud, c'est la réouverture des écoles.
Autorisée également depuis plusieurs semaines (sauf du vendredi au dimanche) : la vente d'alcool, alors qu'elle avait été interdite au début de la mise en place d'un des confinements les plus stricts du continent. Cette stratégie a fonctionné : les accidents et la criminalité ont reculé, soulageant les hôpitaux qui devaient se préparer à l'afflux de malades du coronavirus. Mais elle a eu des conséquences catastrophiques pour la filière viticole du pays, l'une des plus importantes au monde, qui emploie 300 000 personnes.
« À cause de l'interdiction des ventes d'alcool, environ 18 000 emplois ont été perdus », estime ainsi Maryna Calow, porte-parole de l'organisation Wines of South Africa qui assure la promotion des vins locaux. En plus d'interdire la vente d'alcool pendant neuf semaines, les autorités sud-africaines ont aussi prohibé les exportations de vin pendant six semaines, un coup très dur pour la filière. Dans des pays comme le Canada, la Suède, la Finlande, les millésimes sud-africains, qui se vendaient très peu à cause de la suspension des exportations, ont disparu très rapidement des rayons, explique un professionnel du secteur à l'Agence France Presse (AFP). Petite note positive, depuis l'autorisation de vente dans le pays, les Sud-africains se sont rués sur le vin local.
• L'Afrique australe est désormais la zone la plus affectée du continent
C'est le constat du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC), rattaché à l'Union africaine. L'organe de santé publique indique que l'Afrique australe a dépassé l'Afrique du Nord quant au nombre de cas positifs au Covid-19, l'Afrique de l'Ouest étant la troisième région la plus affectée. En tenant compte de la population, Djibouti, Saint Tomé-et-Principe, le Gabon, le Cap Vert et la Guinée équatoriale rapportent le plus de cas cumulés de COVID-19 pour 100 000 habitants, selon le CDC Afrique. Au total, quelque 132 412 personnes infectées par la maladie se sont rétablies à travers le continent.
Madagascar, interpellations dans l'affaire « des 8 milliards d'ariary de bonbons »
Sept personnes ont été placées, vendredi 19 juin, sous mandat de dépôt par le Pôle Anti-Corruption. Il s'agit l'affaire dite des « 8 milliards d'ariary de bonbons ». Cette somme, équivalant à deux millions d'euros, est à l'origine d'une grosse polémique sur l'île qui a conduit au limogeage de la ministre de l’Éducation nationale il y a deux semaines.
Ce ministère et des entreprises auraient conclu des marchés de gré à gré pour acheter deux millions d'euros de bonbons à distribuer aux élèves, en accompagnement du Covid-organics, le fameux remède du président de la République, censé prévenir et guérir du Covid-19. D'après l'enquête du Bureau Indépendant de Lutte Anti-Corruption, ces dépenses ont bel et bien été engagées par le ministère, et une partie de la marchandise a été livrée. Les personnes interpellées, de hauts-fonctionnaires au ministère ainsi que les représentants des entreprises qui ont bénéficié de ces marchés, sont soupçonnées d’« abus de fonction, de favoritisme, de corruption passive et active, de faux et d'usage de faux ». La Grande Île compte 1 596 cas confirmés dont 14 décès et 655 guérisons.
Au Nigeria, les médecins du public stoppent leur grève
Les médecins des hôpitaux publics du pays le plus peuplé du continent avaient lancé leur mouvement le 15 juin pour réclamer de meilleures conditions de travail, y compris des équipements de protection contre le coronavirus. L'Association nationale des médecins résidents, qui représente environ 40% des médecins du pays, en avait toutefois exempté ceux qui soignaient des patients atteints du Covid-19. Elle a annoncé dans un communiqué lever son mot d'ordre à compter de lundi 22 juin, expliquant avoir pris cette décision à la suite de l'intervention de personnalités et de gouverneurs d’États du pays pour donner au gouvernement le « temps de satisfaire les revendications présentées ».
Le syndicat pointe des manquements de l’État, notamment la fourniture « totalement inadéquate » d'équipements de protection et l'exigence d'une prime de risque pour ceux qui combattent la maladie. D'autres revendications plus générales concernent l'amélioration des conditions de travail et dénoncent les licenciements et les réductions de salaire des médecins. Les grèves sont courantes dans le secteur de la santé au Nigeria, négligé et sous-financé depuis des décennies. Le pays compte 19 808 cas confirmés dont 506 décès et 6 718 guérisons.
Affluence sur les plages et fête de la musique au Sénégal
Les mesures de lutte contre le coronavirus se sont assouplies, mais il est toujours interdit de faire du sport sur les plages. Malgré l’état d’urgence, instauré depuis le 23 mars, les bords de mer de Dakar sont pris d’assaut. Un comportement qui inquiète les autorités, qui appellent chaque matin les populations à respecter les gestes barrières, lors du point quotidien sur la pandémie.
Je suis là pour me baigner. Il fait trop chaud à la maison, il fait 30 degrés et y’a pas d’espace donc on vient pour se baigner. Ça va aller, on sait qu’il y'a le coronavirus, il faut vivre avec et il faut prendre ces précautions.
Les baigneurs de retour sur les plages malgré la pandémie.
Plusieurs centaines de personnes se sont amassées sur la petite plage de Ngor ce dimanche 21 juin 2020.
Plusieurs centaines de personnes se sont amassées sur la petite plage de Ngor ce dimanche 21 juin 2020.
Par ailleurs, l'Institut Français de Dakar propose, pour la première fois, une fête de la musique sans public. L'événement est exclusivement en ligne. Le pays compte 5 888 cas confirmés dont 84 décès et 3 919 guérisons.
Ahmed.
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