RDC: Procès 100 jours : 20 ans de prison requis pour Kamerhe et Jammal par le ministère public.
La RDC s’achemine vers la fin du procès impliquant Vital Kamerhe et deux autres prévenus sur la gestion de plus de 57 millions de dollars destinés aux projets de maisons préfabriquées dans le cadre du programme d’urgence de Félix Tshisekedi. Les plaidoiries sont terminées. Le tribunal va maintenant délibérer et sa décision est attendue pour le 20 juin 2020.
Lors des plaidoiries, le ministère public a sollicité la condamnation de Vital Kamerhe à 20 ans des travaux forcés pour détournement des deniers publics et 15 ans pour corruption.
Le ministère public a requis 20 ans de servitude pénale pour Vital Kamerhe, en plus de confiscation de ses biens supposés acquis grâce à l’argent détourné du projet des maisons préfabriquées. Il a cité notamment des biens immobiliers acquis par l’épouse de Vital Kamerhe, Amida Shatur Kamerhe, ou sous les noms de Soraya Mpiana, belle-fille, et de Daniel Shangalume, cousin de Kamerhe.
Ce dernier doit être interdit du droit de vote et d’exercice des fonctions publiques pendant 10 ans, a souhaité le ministère public.
A la barre, Vital Kamerhe a expliqué n’avoir jamais négocié un contrat dans le cadre du programme de 100 jours. Le directeur de cabinet du président se pose toujours la question de savoir comment il se trouve dans le box des accusés, et clame son innocence. Pour lui, « ce procès est politique ». Et ce n’est pas lui qui est visé directement mais le chef de l’Etat.
Pour sa dernière prise de parole, Vital Kamerhe s’est cependant montré résigné. « J’ai dit à ma femme que la messe est dite. Je lui ai également demandé de préparer psychologiquement les enfants ». Il a également allégué que son cousin Daniel Shangalume Nkingi, dit Massaro, également incarcéré dans le cadre du dossier des « 100 jours », a été torturé pour qu’il témoigne contre lui.
Pour sa part, le Libanais Samih Jammal, patron de la société Samibo SARL, autre prévenu dans ce procès, a aussi clamé son innocence et a demandé à être acquitté. De même que le troisième prévenu, Jeannot Muhima, le responsable du service import-export à la présidence
Le ministère public a aussi requis 20 ans de servitude pénale pour le Libanais, Jammal Samih ; tout comme Jeannot Muhima, qui doit être arrêté immédiatement. En outre, Jammal Samih devrait être refoulé dans son pays d’origine et interdit de regagner la RDC à après avoir purgé sa peine.
Jean-Pierre Kondo
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