RDC : La nécessité de revisiter la législation sur les hydrocarbures parmi les recommandations de l'atelier sur "les défis de développement du secteur des hydrocarbures en RDC"
Le ministre d’Etat aux Hydrocarbures, Rubens Mikindo Muhima, a lancé, jeudi 28 janvier dernier au Fleuve Congo Hôtel de Kinshasa, les journées scientifiques axées sur le thème: «les défis de développement du secteur des hydrocarbures en RD-Congo».
Pendant deux jours, soit du jeudi 28 au vendredi 29 janvier, les participants venant du monde scientifique, les opérateurs économiques ainsi que les experts en hydrocarbures auxquels s’ajoutent les officiels RD-congolais, ont réfléchi sur ce sujet avec, à l’ordre du jour, sept thématiques liés à la réglementation et au fonctionnement du secteur des hydrocarbures en RDC.
Ces assises visaient deux objectifs. D’abord, réfléchir sur les défis du secteur des hydrocarbures en RD-Congo dans tous ses aspects -juridique, économique, environnemental et social- en vue de "formuler de recommandations à soumettre au gestionnaire du secteur". Puis, rapprocher le monde scientifique -géologues, pétroliers, environnementalistes, économistes et juristes- du ministère des Hydrocarbures en vue d’établir une collaboration permanente dans le souci de valoriser les compétences locales. Raison pour laquelle ces assises ont ciblé 170 participants provenant des institutions d’enseignement supérieur et universitaire: l’Université de Kinshasa, Faculté de Pétrole et gaz de l’Université Franco Américaine -UFA-; Institut de Pétrole et Gaz de Kinshasa -IPG; Université pédagogique nationale et Présidence de la République et du gouvernement.
Dans son discours d’ouverture, le ministre d’État aux Hydrocarbures, Rubens Mikindo Muhima, a déclaré que depuis quelques années, le marché pétrolier mondial a connu une volatilité croissante avec des prix du pétrole en baisse de près de 60%: USD 120 le baril en 2016 et plus ou moins USD 40 le baril maintenant. Il a souligné que son secteur est subdivisé en deux branches intimement liées: l’Amont et l’Aval pétroliers.
Au niveau de l’Amont, Rubens Mikindo a signifié que son ministère s’est employé à accélérer les travaux devant conduire à la découverte des nouveaux gisements d’hydrocarbures dans les trois bassins sédimentaires du pays afin d’augmenter la production et améliorer la contribution du secteur au budget de l’État. «Ainsi, la revue du patrimoine pétrolier et gazier de la RD-Congo nous a permis de sélectionner au total 19 blocs pétroliers qui vont bientôt faire l’objet d’appels d’offre», a-t-il annoncé, ajoutant: «ces blocs sont répartis de la manière suivante: 9 blocs pétroliers dans le bassin sédimentaire de la cuvette centrale; 3 blocs pétroliers dans le bassin côtier en On-shore; 4 blocs pétroliers dans le Graben Tanganyika et 3 blocs gaziers dans le lac Kivu».
Quant à l’aval pétrolier, Rubens Mikindo a épinglé les défis à relever, soulignant que pour améliorer la chaîne des valeurs dans l’industrie pétrolière RD-congolaise, son ministère a entrepris quelques actions. Il s’agit, entre autres, de la construction, sur l’ensemble du territoire national, des infrastructures de stockage, transports et distribution afin de mieux réguler le mouvement ou la mise en consommation desdits produits; la réhabilitation s’il échet, des installations vétustes de la SOCIR s’agissant des activités de raffinage; l’extension du programme de marquage moléculaire sur toute l’étendue du territoire national; et enfin, l’intensification de contrôle par la Brigade en charge de la lutte contre la fraude et la Contrebande de produits pétroliers.
«Le programme de marquage moléculaire des produits pétroliers a permis au ministère des Hydrocarbures de lutter contre la fraude et la contrebande dans la chaîne de distribution et de commercialisation des produits pétroliers dans la partie est du pays; et fournir à la RD-Congo des produits pétroliers répondant aux spécifications internationales en vigueur dans notre pays», a révélé le ministre d’Etat.
Il a invité les participants à donner le meilleur d’eux-mêmes dans le but de faire la lumière qui guidera l’action du ministère des Hydrocarbures vers un avenir fructueux.
«J’attends de vous la formulation des recommandations capables de permettre de faire rayonner notre secteur», a-t-il dit, déclarant «ouverts les travaux des journées scientifiques du ministère des Hydrocarbures en RD-Congo».
A cette occasion, Thomas Luhaka et José Panda, respectivement ministre d’Etat en charge d’Enseignement supérieur et universitaire -ESU- et ministre de la Recherche scientifique, ont affermé leur soutien à leur collègue des Hydrocarbures car les recherches dans ce secteur viennent de leurs cadres, experts et étudiants.
Bien avant le mot de clôture (de cet atelier) du Ministre des hydrocarbures, le Directeur de cabinet du ministre des hydrocarbures, Me Sabra Mpoyi, a lu les recommandations faites à l'issue de cette formation pour booster le secteur des hydrocarbures.
Recommandations:
- La nécessité de revisiter la législation sur les hydrocarbures;
- Accélération de l'élaboration des actes règlementaires manquants;
- Accélération du processus de décaissement des fonds au niveau du trésor public pour l'organisation des appels d'offres;
- Règlement du dossier plateau continental;
- L'actualisation des connaissances des bassins sédimentaires par les contrats de service;
- Le règlement de tout les litiges avec les contractants dont les activités sont gelées dans les blocs;
- Amélioration du climat des affaires dans le secteur des hydrocarbures;
- Le déblocage du projet de valorisation de gaz par l'électricité dans les concessions onshore du bassin côtier;
- La conciliation de lexplo-production pétrolière avec les préoccupations environnementales en adaptant l'atténuation et l'adaptation, notamment reprendre les discussions avec l'UNESCO et partenaires impliqués pour la mise en valeur des blocs empiétés par les aires du patrimoine mondial;
- La mise sur pied de la structure cadastrale;
- Le renforcement des capacités de cadre et agents du ministère des hydrocarbures pour une prise en charge efficace des activités pétrolières;
- Investir dans l'exploitation avec financements innovants et courageux pour poursuivre les projets en cours;
- Créer des mesures incitatives pour encourager le développement des infrastructures pétrolières dans les pôles de croissance que veut développer le gouvernement;
- Mettre au point un programme cohérant pour l'exploration des énergies renouvelables;
- Mettre au point un programme pour la construction des barrages hydroélectriques afin de répondre au problème de déficit énergétique;
- Réaliser des études complémentaires sur les données environnementales et sociales de base à chaque implication d'industries d'exploitation pétrolières;
- Réintroduire le fonds pour les générations futures;
- Alimenter le fonds de stabilisation pour ne pas se retrouver dans la situation de difficulté de trésorerie comme à l'heure actuelle. Quand le budget du pays est coincé, la protection de l'environnement est toujours reléguée au second rang;
- Prendre en compte les stratégies susmentionnées;
Diversifier les ressources à exploiter;
- Créer un cadre permettant de collaboration entre les institutions d'enseignement supérieur et universitaire et le ministère des hydrocarbures;
- Créer une structure qui s'occupera de la gestion des fonds pour les générations futures dont les étudiants;
- Et enfin ; redynamiser les activités de la Société Nationale dans le strict respect de la loi N°015/02 du 1er août 2015 portant régime général des hydrocarbures.
Vu le temps imparti, ne pouvant pas épuiser toutes les problématiques relatives aux différentes thématiques et plusieurs autres points intéressants le secteur non évoqués , les participants ont émis le vœu de voir ce genre d'échange se proliférer.
Jp Katalayi/ Oeildupeuple.com
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