RDC: LE CORONA VIRUS COMPLIQUE LA COLLECTE DES IMPÔTS A KINSHASA
Le centre administratif et politique de la capitale est isolé du reste de Kinshasa depuis le 6 avril. C’est pourtant à La Gombe que se faisait le paiement de l’impôt des entreprises, mais le centre est aujourd’hui fermé. La Direction générale des impôts (DGI) a décidé de délocaliser ses guichets à Limete, une commune, proche du centre-ville.
Depuis le 30 avril, les entreprises sont invitées à Limete pour payer l’impôt sur les bénéfices dans l’un de ces centres provisoires. Tout se fait en plein air sous des tentes, les contribuables affluent pour éviter d’avoir à payer des amendes puisque cette date était théoriquement la date limite pour payer ses impôts. Résultat : Le siège de la direction urbaine des impôts est bondé.
Ce qui n’a pas posé de problème majeur à Michel de la société de BTP Safricas : Le service est bien organisé. Nous n’avons pas de difficulté pour déposer les états financiers. Tout se passe très bien. S’acquitter des impôts en plein état d’urgence sanitaire, c’est un sacrifice, selon cet autre contribuable : Un sacrifice pour permettre à l’État de disposer de moyens pour bien gérer cette crise.
Au milieu de la cohue, Laurent Mabiala, le directeur des études et de la communication à la Direction des impôts, enfile son masque. Il reste pessimiste en dépit de l’afflux des contribuables cette année : Nous craignons fort que beaucoup d’entreprises puissent déclarer des pertes, ce qui est tout à fait vraisemblable par rapport à la santé économique de 2019 qui était moins bonne que 2018. Ce qui compte pour nous, c’est le nombre de déclarations dans le deuil fiscal de notre Covid. Le sentiment de patriotisme fiscal est en train de naître pour les Congolais.
Malgré l’état d’urgence, le confinement, les difficultés de déplacement, la Direction générale des impôts a eu l’agréable surprise d’enregistrer de meilleures recettes sur l’impôt sur le revenu qu’hors période de Covid-19. Un bonus de plus de 20 millions de dollars au mois d’avril. Les responsables de la Direction des impôts attribue cet afflux à une politique « agressive », quand d’autres estiment que cette délocalisation a permis de désorganiser certains réseaux mafieux qui derrière des portes closes pouvaient permettre l’évaporation de ces précieuses recettes.
Bill Kantanga
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