RDC: Blocage de la sortie du gouvernement : L'ACAJ dénonce la prise en otage du peuple Congolais par les politiciens de l’Union Sacrée pour la Nation
L’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice, ACAJ en sigle, dénonce la prise en otage du peuple Congolais par l’Union Sacrée pour la Nation (USN).
En effet, la décision de mettre fin à la coalition FCC-CACH, prise par le Président de la République, était supposée offrir de nouvelles opportunités à la classe politique congolaise et donner au peuple une gouvernance exclusivement consacrée à la satisfaction de ses besoins essentiels.
Après un leurre de changement de majorité à l’Assemblée Nationale, suivi de la démission du Gouvernement du Premier Ministre Sylvestre ILUNGA ILUNKAMBA, la désignation d’un informateur et enfin la nomination d’un nouveau Premier Ministre, SAMA LUKONDE KYENGE, l’ACAJ constate malheureusement que ladite Union sacrée n’est qu’une simple mue de la coalition FCC-CACH !
" Les antivaleurs, contradictions et vulnérabilités relevées au sein de la défunte coalition FCC-CACH ont refait surface sous des formes spécieuses et réussi même à contaminer les partis politiques CACH, hier porte-étendards du slogan « le peuple d’abord ».
De jour en jour, l’ACAJ acquiert la conviction que les nombreuses adhésions à l’Union Sacrée de la Nation avaient pour motivation larvée de brider l’élan patriotique constaté à la suite des consultations organisées par le Président de la République. Ce faisant, il n’est pas à exclure que certains ralliés soient des « mercenaires intellectuels et politiques » délibérément recrutés et envoyés dans l’arène Union Sacrée de la Nation en vue de torpiller de l’intérieur les meilleures intentions lui créditées.
Aujourd’hui, l’Union Sacrée pour la Nation consacre la prise en otage de la population, orchestrée par la classe politique, toutes tendances confondues. Car, au lieu d’être le creuset où le primat de l’intérêt général constitue le but ultime, il appert clairement que les membres de l’Union Sacrée de la Nation sont en réalité préoccupés par leur positionnement et intérêts égoïstes.
A titre d’illustration, il revient à l’ACAJ que le retard enregistré pour la formation du Gouvernement SAMA LUKONDE KYENGE est essentiellement dû à l’incurie, l’insouciance, l’irresponsabilité et la gourmandise de la plupart de politiciens ayant adhéré à l’Union Sacrée pour la Nation. Ils se battent bec et ongles, soit pour préserver leur présence au Gouvernement, soit pour migrer du Parlement vers le Gouvernement, soit enfin pour obtenir des portefeuilles ministériels substantiels qui leur permettraient d’en faire des distributeurs de billets ou des arrière-cours de leurs partis politiques et/ou familles.
L’ACAJ estime inacceptable que les mêmes qui ont sciemment anéanti l’administration publique au point de la disqualifier pour combler le vide créé par le Gouvernement démissionnaire, soient à la manœuvre pour maintenir le peuple dans une misère abjecte qui le prive notamment d’accéder aux besoins vitaux tels que l’eau potable, l’électricité, les soins de santé primaires, les conditions décentes de mobilité, etc…
Cette situation est malheureusement de nature à priver le Président de la République des leviers nécessaires pour la matérialisation du projet de société sur base duquel il a été élu, à savoir : l’instauration d’un Etat de droit, la lutte contre la corruption et l’impunité, l’éradication de poches d’insécurité sur l’ensemble du territoire national, et la mise en œuvre d’une politique basée sur la justice distributive.
De ce qui précède, et pour faire barrage à la volonté affichée par la classe politique Congolaise de maintenir le peuple dans la pauvreté et la mauvaise gouvernance, l’ACAJ qui a initié, quant à ce, des contacts avec plusieurs organisations de la société civile, recommande vivement au Président de la République ce qui suit :
1. Constater l’incapacité et la mauvaise foi de la classe politique Congolaise de parvenir à la formation d’un Gouvernement resserré et moins budgétivore qui prendrait en charge le bien-être du peuple Congolais ;
2. Procéder, s’il y échet, à la dissolution de l’Assemblée Nationale aux fins de permettre au peuple de se choisir des hommes et des femmes imbus d’un esprit d’Etat et patriotique. De la sorte, il sera possible de mettre en place un Gouvernement et des institutions en phase avec les attentes de la population, principale bénéficiaire d’un management optimal de toutes les institutions publiques.
3. Dans l’hypothèse où la classe politique persisterait dans son irresponsabilité doublée d’arrogance, d’insouciance et d’égoïsme, l’ACAJ, en accord avec d’autres ONG et mouvements citoyens, se réserve le droit d’en appeler, conformément à la Constitution, à des manifestations publiques ayant pour objectif d’obtenir la dissolution de l’Assemblée Nationale.
John Gabin/Oeildupeuple.com
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